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Ce mot biodiversité est la contraction de diversité et de biologique. Elle représente le tissu vivant de notre planète, riche de l'ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries … ) ainsi que de toutes les interactions tissées entre les êtres vivants et leurs milieux de vie.
Elle comprend trois niveaux interdépendants :
La biodiversité nous rend chaque jour d'innombrables services indispensables à notre quotidien et nous offre: oxygène, nourriture, eau douce, médicaments, énergie, matières premières… Des milieux naturels et des espèces en bon état participent entre autres à la pollinisation des végétaux, la fertilité des sols, l'épuration de l'eau, le filtrage de l'air, le stockage naturel du carbone… Cette biodiversité permet également de structurer nos paysages, d'am liorer et de sécuriser notre cadre de vie, de nous offrir des lieux pour nous ressourcer, nous promener et nous émerveiller !
La biodiversité est ainsi positionnée au cœur de nos vies !
Les bédouins ont eu le plaisir, ce printemps, de voir s’installer dans l’étang de lagunage jouxtant la mairie un magnifique héron cendré. Incontournable star locale, vous avez été nombreux à le photographier et à vous interroger sur son mode de vie. Nous vous proposons de faire ici plus ample connaissance avec lui.
Le héron cendré appartient à la famille des Ardéidés. Il se distingue par sa grande taille : 95 cm de hauteur pour 2 kg environ. En vol, il atteint une envergure d’1,85 cm ! Gracieux au sol comme en vol, il arbore un élégant plumage teinté de gris et de blanc. Ardea cinerea n’a pas de chant mais ses cris rauques, gutturaux sont aisément identifiables. Il aime fréquenter les eaux douces (ou saumâtres) riches de poissons qu’il harponne grâce à son bec en forme de poignard. Friand d’amphibiens (grenouilles) et de micro mammifères (campagnols) il sait aussi chasser à l’affût en milieu terrestre comme les prairies.
Le héron cendré est un oiseau grégaire (c’est-à-dire vivant en groupe). En période de reproduction, les adultes se regroupent en grandes colonies qui peuvent compter plusieurs centaines de nids ! Ils aiment dormir nombreux dans des dortoirs qu’ils établissent dans des lieux sûrs, à l’abri des prédateurs. Lorsqu’ils sont en pêche, en revanche, ils affectionnent la solitude et défendent ardûment leurs zones de chasse contre les intrus. Lors de la nidification, 3 à 5 œufs bleu-vert sont couvés alternativement par les deux parents pendant 26 jours. Les héronneaux séjournent au nid environ 2 mois.
Le héron cendré est une espèce protégée. Grâce à sa protection totale, l’espèce se porte bien en Europe.
Le Versoud a la chance d'être doté d'une faune diversifiée, véritable richesse patrimoniale à préserver. La fragmentation de notre territoire communal via les routes, rues et chemins constitue cependant une entrave voire un véritable danger pour un grand nombre d'espèces dont la salamandre tachetée. Partant du principe que nous protégeons mieux ce que nous connaissons, nous vous dressons aujourd'hui le portrait de ce discret amphibien.
La salamandre tachetée, appelée communément salamandre terrestre, commune ou de feu, fait partie de l’ordre des Urodèles. Elle est facilement identifiable avec son corps noir huileux tacheté de jaune. Mesurant entre 11 et 25 cm pour un poids d’environ 40 g, elle peut vivre jusqu’à 20 ans . Dotée d’un organisme incroyable, elle possède la surprenante capacité de régénérer des parties de son corps pouvant être blessées ou coupées. Autre caractéristique étonnante, une stratégie de reproduction lui permettant de donner naissance à de nouvelles générations, sur de longues périodes, sans avoir de partenaires sexuels. Sa coloration cutanée alerte les éventuels prédateurs de la toxicité de sa peau. La sécrétion d’un venin (sur sa peau) lui confère l’avantage de pouvoir s’exposer : la substance vénéneuse exsudée en cas de danger a mauvais goût et présente une toxicité à la consommation, mortelle à forte dose.
La salamandre tachetée est un animal terrestre et non aquatique : contrairement à ses comparses amphibiens elle s’accouple sur la terre ferme. Certes, les petits naissent et se développent dans l’eau mais une fois l’âge adulte atteint, cet amphibien s’avère strictement terrestre. Elle ne s’approche alors des mares, des flaques ou des ruisseaux que pour donner naissance à ses larves et ne s’immerge jamais dans l’eau. La salamandre possède une acuité visuelle développée et se repère aisément dans l’obscurité. Elle se nourrit en grande majorité de cloportes, de petits coléoptères et de limaces.
Son habitat nécessite la présence de plusieurs points d’eau douce et de caches humides constituées de pierres, d’écorces ou de boisements. Les salamandres privilégient les forêts mixtes où les sous-bois. Les petits plans d’eau forestiers formés par des ruisselets constituent un habitat de choix. Au Versoud, on la trouve essentiellement dans les sous bois côté colline et ses environnements proches. La salamandre tachetée étant essentiellement nocturne et très active au moment de sa migration de reproduction, en février/ mars lors des premiers dégels, se retrouve en situation de grande vulnérabilité sur les routes : lente et peu visible, elle pâtit du trafic routier.
Tous les ans, elle se fait écraser en grand nombre sur la rue Lamartine.
Afin d’informer les habitants et les usagers de cette rue de la présence de ce discret et utile amphibien et des dangers qu’il encourt sur la route lors de cette courte période migratoire (15 jours/3 semaines environ) une campagne de sensibilisation sera menée cette fin d’hiver. Un tract sera distribué dans les boîtes aux lettres et une signalétique routière installée afin d’inciter les conducteurs à faire preuve de vigilance en diminuant drastiquement leur vitesse et en évitant les individus traversant la voie.
Nous vous invitons, si le cœur vous en dit, à venir l’observer ! Vous pouvez éventuellement l’aider à traverser la route (en respectant le sens de sa trajectoire) uniquement si cela s’avère indispensable pour sa survie. Il est déconseillé de la manipuler à main nue (même si sans danger pour l’homme) et préférable de la déplacer dans un petit contenant (une pelle, un seau…). Nous vous conseillons fortement, à l’occasion de cette éventuelle balade nocturne, à porter un gilet fluorescent et à vous munir d’une lampe frontale. Observer la faune sauvage, oui, mais toujours en sécurité !
Animal protégé, elle est inscrite à l’annexe III de la convention de Berne. Du fait de la destruction de son habitat, de la pollution chimique des sites de reproductions et du trafic routier, elle est inscrite sur la liste rouge des animaux en danger en France. Sa présence sur notre belle commune est une réelle chance !