Biodiversité

PORTRAIT DE LA SALAMANDRE TACHETÉE

Le Versoud a la chance d'être doté d'une faune diversifiée, véritable richesse patrimoniale à préserver. La fragmentation de notre territoire communal via les routes, rues et chemins constitue cependant une entrave voire un véritable danger pour un grand nombre d'espèces dont la salamandre tachetée. Partant du principe que nous protégeons mieux ce que nous connaissons, nous vous dressons aujourd'hui le portrait de ce discret amphibien.

La salamandre tachetée : des caractéristiques étonnantes !

La salamandre tachetée, appelée communément salamandre terrestre, commune ou de feu, fait partie de l’ordre des Urodèles. Elle est facilement identifiable avec son corps noir huileux tacheté de jaune. Mesurant entre 11 et 25 cm pour un poids d’environ 40 g, elle peut vivre jusqu’à 20 ans . Dotée d’un organisme incroyable, elle possède la surprenante capacité de régénérer des parties de son corps pouvant être blessées ou coupées. Autre caractéristique étonnante, une stratégie de reproduction lui permettant de donner naissance à de nouvelles générations, sur de longues périodes, sans avoir de partenaires sexuels. Sa coloration cutanée alerte les éventuels prédateurs de la toxicité de sa peau. La sécrétion d’un venin (sur sa peau) lui confère l’avantage de pouvoir s’exposer : la substance vénéneuse exsudée en cas de danger a mauvais goût et présente une toxicité à la consommation, mortelle à forte dose.

La salamandre tachetée est un animal terrestre et non aquatique : contrairement à ses comparses amphibiens elle s’accouple sur la terre ferme.  Certes, les petits naissent et se développent dans l’eau mais une fois l’âge adulte atteint, cet amphibien s’avère strictement terrestre. Elle ne s’approche alors des mares, des flaques ou des ruisseaux que pour donner naissance à ses larves et ne s’immerge jamais dans l’eau. La salamandre possède une acuité visuelle  développée et se repère aisément dans l’obscurité. Elle se nourrit en grande majorité de cloportes, de petits coléoptères et de limaces.

Où la rencontrer au Versoud ?

Son habitat nécessite la présence de plusieurs points d’eau douce et de caches humides constituées de pierres, d’écorces ou de boisements. Les salamandres privilégient les forêts mixtes où les sous-bois. Les petits plans d’eau forestiers formés par des ruisselets constituent un habitat de choix. Au Versoud, on la trouve essentiellement dans les sous bois côté colline et ses environnements proches. La salamandre tachetée étant essentiellement nocturne et très active au moment de sa migration de reproduction, en février/ mars lors des premiers dégels, se retrouve en situation de grande vulnérabilité sur les routes : lente et peu visible, elle pâtit du trafic routier.

Tous les ans, elle se fait écraser en grand nombre sur la rue Lamartine. 

Comment l’aider ?

Afin d’informer les habitants et les usagers de cette rue de la présence de ce discret et utile amphibien et des dangers qu’il encourt sur la route lors de cette courte période migratoire (15 jours/3 semaines environ) une campagne de sensibilisation sera menée cette fin d’hiver. Un tract sera distribué dans les boîtes aux lettres et une signalétique routière installée afin d’inciter les conducteurs à faire preuve de vigilance en diminuant drastiquement leur vitesse et en évitant les individus traversant la voie.

Nous vous invitons, si le cœur vous en dit, à venir l’observer ! Vous pouvez éventuellement l’aider à traverser la route (en respectant le sens de sa trajectoire) uniquement si cela s’avère indispensable pour sa survie. Il est déconseillé de la manipuler à main nue (même si sans danger pour l’homme) et préférable de la déplacer dans un petit contenant (une pelle, un seau…). Nous vous conseillons fortement, à l’occasion de cette éventuelle balade nocturne, à porter un gilet fluorescent et à vous munir d’une lampe frontale. Observer la faune sauvage, oui, mais toujours en sécurité !

Animal protégé, elle est inscrite à l’annexe III de la convention de Berne. Du fait de la destruction de son habitat, de la pollution chimique des sites de reproductions et du trafic routier, elle est inscrite sur la liste rouge des animaux en danger en France. Sa présence sur notre belle commune est une réelle chance !